
En redressement judiciaire, le groupe Brandt cherche un partenaire pour se relancer
L'industriel français, qui commercialise quatre marques (Brandt, De Dietrich, Sauter et Vedette) et compte parmi les derniers “fleurons“ du Made in France dans le domaine du gros électroménager, a obtenu auprès du tribunal des activités économiques de Nanterre, le mercredi 1er octobre, l'ouverture à son bénéfice d'une procédure de redressement judiciaire. Engagé « depuis plusieurs mois dans une recherche très active de partenaire(s) pour accompagner le développement de l'entreprise, répondre au besoin de financement de l'activité et des échéances bancaires, et faire face à une conjoncture de marché extrêmement difficile », le fabricant tricolore se donne ainsi les moyens de poursuivre – pendant au moins six mois, durée de la période d'observation – sa quête de solutions et d'investisseurs dans des conditions plus favorables.
Industriel français de renom et référent dans le domaine de l’équipement de la maison (Lavage, Cuisson, Froid, Petit Électroménager, Télévision et Climatisation), le groupe Brandt fait, depuis le mercredi 1er octobre, l'objet d'une procédure de redressement judiciaire ; celle-ci a été ouverte à la demande de l'entreprise.
Pourquoi ? « Le Groupe Brandt a engagé depuis plusieurs mois une recherche très active de partenaire(s) pour accompagner le développement de l’entreprise, répondre au besoin de financement de son activité et de ses échéances bancaires, et faire face à une conjoncture de marché extrêmement difficile, détaille la direction dans une note explicative. À ce jour, des pistes sérieuses sont à l’étude, mais la recherche d’un partenaire n’a pas encore abouti à un accord concret. C’est pourquoi, afin d’élargir le champ des possibilités et d’ouvrir la recherche à de nouveaux acteurs, la situation a imposé au groupe de solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire auprès du tribunal des activités économiques de Nanterre. »
Objectif : poursuite de l'activité et maintien des emplois
On rappellera à ce stade qu'un redressement judiciaire est une procédure collective qui permet à une entreprise en situation de cessation de paiement, et dont la situation n'est pas irrémédiablement compromise, d’assainir sa situation, sous certaines conditions ; il a pour objectif la poursuite de l'activité de la société concernée, le maintien des emplois et l'apurement du passif.
C'est la raison pour laquelle la direction de l'entreprise considère – depuis que le tribunal a prononcé l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire au bénéfice du Groupe Brandt et de Brandt France – qu'elle est désormais en mesure de poursuivre, soutenue par les deux administrateurs judiciaires, « la recherche de solutions et de nouveaux acteurs dans un cadre plus attractif et plus favorable pour d’éventuels candidats, futurs partenaires. »
En effet, ledit redressement est assorti d'une période d'observation de six mois (qui peut d'ailleurs être reconduite) au cours de laquelle les dettes passées de l'entreprise sont temporairement “gelées”.
Le groupe compte sur le soutien de la distribution française
L'enjeu est de taille : pour les 750 salariés du groupe tout d'abord, qui « ont été informés en toute transparence des décisions qui ont été prises », souligne la direction ; mais aussi pour l'industrie française, dont Brandt porte fièrement les couleurs en s'appuyant sur quatre marques emblématiques (Brandt, De Dietrich, Sauter et Vedette). On précisera par exemple que depuis sa naissance en 1924 – et au gré des fusions, cessions et rachats qui ont jalonné son histoire –, la marque Brandt n'a jamais cessé de produire des appareils électroménagers sur le territoire national.
À ce jour, le groupe – dont l'actionnaire unique est le conglomérat algérien Cevital – possède quatre sites en France dont deux sites de production, un centre de R&D et un site dédié au service après-vente. Sa présence internationale s’étend à travers plusieurs filiales et un large réseau de distribution. De plus, il a été le premier fabricant d'électroménager à obtenir le label Origine France Garantie dès 2011 pour ses produits de cuisson fabriqués sur ses sites français.
Aussi le fabricant peut-il être considéré comme l'un des derniers “fleurons“ industriels nationaux dans le domaine du gros électroménager, et compte de ce fait très fortement sur le soutien des acteurs de la distribution nationale, « afin de continuer à mettre en valeur le savoir-faire Made in France de ses collaborateurs et de ses usines basées dans l'Hexagone. »
À titre d'exemple, le site neomag.fr – media professionnel spécialiste du “retail” électro – a illustré le savoir-faire en question en citant, dans un article en date du 2 octobre, la collection Philarmonie de De Dietrich, qui s'est récemment étoffée et que notre confrère qualifie de tout simplement « magnifique ».

« Un travail considérable accompli »
Pour l'heure, l'industriel français demeure confiant : « Au cours des trois dernières années, un travail considérable a été accompli pour rendre l’entreprise plus agile et plus solide en termes de gestion opérationnelle, précise-t-il : recentrage de l’offre, innovations produits, développement à international, amélioration de structures de coûts et retour progressif à la rentabilité opérationnelle. Cela témoigne de la pertinence de la stratégie menée : marques, savoir-faire, Made in France, etc. »
Et de poursuivre : « Toutefois, compte tenu de facteurs, notamment extérieurs, qui pèsent sur le Groupe (contraction du marché, endettement bancaire structurel, difficultés d’approvisionnement, etc.), la recherche d’un partenaire dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire est une étape incontournable.»
Il convient, pour finir, de préciser que cette procédure ne modifie en rien l'activité du Groupe Brandt, notamment en termes de services assurés à l'intention de ses partenaires distributeurs : les commandes continuent d'être enregistrées, préparées et livrées. « Pendant cette période qui s’ouvre, toutes les équipes de Brandt restent pleinement mobilisées et concentrées sur leurs activités et l’ensemble des fonctions poursuivent le travail au quotidien avec la même détermination », conclut l'industriel.