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11.12.2025

Le groupe Brandt en liquidation judiciaire : le dernier grand fabricant français de GEM disparaît

Le jeudi 11 décembre 2025, le tribunal des affaires économiques de Nanterre a prononcé la liquidation judiciaire du groupe Brandt, qui commercialisait quatre marques (Brandt, De Dietrich, Sauter et Vedette), et comptait parmi les derniers “fleurons“ du Made in France dans le domaine du gros électroménager. Cette décision intervient un peu plus de deux mois après l'ouverture par ce même tribunal d'une procédure de redressement judiciaire, et une semaine après le dépôt d'un projet de SCOP, soutenu par le groupe Revive, l'État et plusieurs collectivités locales. Environ 700 emplois seront supprimés.

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Le couperet est tombé ; le groupe Brandt, en redressement judiciaire depuis le 1er octobre dernier, va disparaître.

En prononçant, le jeudi 11 décembre 2025, la mise en liquidation judiciaire de l'industriel tricolore, le tribunal des affaires économiques (TAE) de Nanterre sonne donc le glas pour l'industrie française du gros électroménager, dont ledit industriel était le dernier grand représentant.

« Un traumatisme »

Sitôt la décision du TAE connue, de nombreux acteurs publics ont fait part de leur émotion, tel François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire, qui s'est notamment confié à l'AFP : « C’est une terrible nouvelle, un choc et un coup très dur porté à l’industrie française », a-t-il déclaré, évoquant également le « traumatisme » vécu par les quelque 700 salariés du groupe, dont les emplois seront supprimés du fait de cette liquidation judiciaire.

On rappellera que la région dont François Bonneau préside aux destinées accueille les deux sites de production du groupe Brandt : Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret), près d’Orléans, et Vendôme (Loir-et-Cher). À. ce titre, elle avait officiellement annoncé un soutien financier – aux côtés de la métropole d'Orléans et du gouvernement – dans le cadre du projet de SCOP (société coopérative et participative) déposé par les salariés début décembre ; celui-ci était part ailleurs soutenu par le groupe Revive (dédié à la reprise et à la transformation d’entreprises en France pour un impact économique et social durable). En tout, 20 millions (au moins) d'euros avaient été promis par les acteurs publics.

Les banques responsables ?

Ce projet – qui représentait l’unique offre socialement orientée et affichant une vraie dimension industrielle, (puisqu’il aurait permis non seulement de conserver une partie des emplois, mais aussi d’éviter la fermeture des deux usines historiques de Brandt) – n'a cependant pas été retenu par le TAE de Nanterre. Sur le réseau social Bluesky, Roland Lescure, Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique, a fait allusion à certains « acteurs indispensables [qui] n’ont pas souhaité se positionner pour sauver Brandt ». Quant à Christophe Marion, député Renaissance de la troisième circonscription du Loir-et-Cher, il a déclaré sur X (ex Twitter) que « pour le tribunal, il manquait encore 5 millions d’euros. Je crois qu’on peut aussi pointer la responsabilité des banques. »

Précisons pour finir que la disparition du groupe Brandt va sans doute contribuer à rebattre un peu plus les cartes d'un marché du GEM toujours sous tension et particulièrement concurrentiel.

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